La cinquième édition du ComSciCon France s’est tenue du 26 au 28 juin 2024 à la Maison des Sciences de l’Homme de Lyon Saint-Étienne. L’occasion pour une quarantaine de doctorant·es francophones de s’initier à la médiation scientifique via des ateliers, conférences et autres formats.
Venu tout droit des États-Unis, ComSciCon est un workshop gratuit de communication scientifique à destination des doctorant·es. Arrivé en France il y a quelques années, le concept poursuit son tour de l’hexagone à l’Université Lumière Lyon 2, partenaire de cette édition 2024 dans le cadre du projet LYSiERES². Après un appel à participation lancé en mars, 40 doctorant·es issu·es de 26 universités ont été sélectionné·es pour participer à l’événement, acceuilli à la Maison des Sciences de l’Homme sur le campus Berges du Rhône. Pendant trois jours, une vingtaine de professionnel·les de la communication ont proposé des ateliers pratiques, sessions projet, keynotes, panels et exercices d’écriture pour former des doctorant·es volontaires à la communication scientifique.
Les ateliers pratiques
L’atelier pratique est l’essence même du workshop : apprendre par l’action. Les participant·es ont eu l’occasion de participer :- Au publithon, un atelier de vulgarisation par l’écrit. En amont du workshop, les participant·es ont rédigé un texte vulgarisant un sujet de recherche. Pendant le workshop, ils/elles ont eu l’occasion d’échanger en petit groupe sur leur production avec un expert·e de la vulgarisation pour des retours personnalisés.
- Au Pop Talk, un atelier de vulgarisation à l’oral. Les participant·es ont dû vulgariser leur sujet de thèse en une minute, sans préparation, afin de synthétiser les éléments clés de leurs recherches.
- À l’atelier « Communiquer avec les médias » (spécifique à cette édition) où Cécile Michaut, docteure en chimie, journaliste et formatrice et Véronique Julia, journaliste freelance, spécialiste des questions de santé et économie de santé ont donné aux participant·es les clés pour communiquer avec des journalistes et intervenir dans les médias.
- En savoir plus
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Les médias peuvent faire appel à des chercheur·es pour intervenir directement dans des émissions TV ou radio sur des questions précises. Cependant, le temps qui leur est accordé pour communiquer sur leurs recherches et leurs résultats peut être très court. Il leur est donc nécessaire de savoir délivrer le message principal de leur intervention en un temps donné. Les médias sont friands d’invité·es mais ont des attentes précises auxquelles les doctorant·es doivent savoir répondre ; pour cela, les journalistes peuvent les aider à se préparer en amont.
Les doctorant·es peuvent également contacter eux/elles-mêmes les médias si leur sujet de recherche leur semble intéressant à communiquer. Néanmoins, ils/elles doivent être conscient·es de l’écosystème intense et rude des médias pour s’y faire une place.
Le lien entre les médias et les chercheur·es est un axe majeur du projet LYSiERES². Pop’Sciences organise des résidences de journalistes dans les laboratoires de recherche pour rapprocher ces deux professions et permettre une acculturation des médias aux savoirs scientifiques. Par ailleurs, ce sujet a aussi pris une place importante lors de la conférence Engagement des scientifiques dans les luttes sociales et environnementales organisée par la Boutique des Sciences avec Michaël Zemmour, Loïc Salmon, Françoise Lanthaume et Cléa Chakraverty.
- À l’atelier « Médiation par l’art » (spécifique à cette édition) où Guillaume Monnain, facilitateur graphique et médiateur scientifique, et l’artiste Valentin Naulin ont réalisé un atelier sur l’utilisation de l’art dans la vulgarisation scientifique. Les participant·es ont par exemple été mis·es au défi d’utiliser certains objets pour créer une histoire ou encore pour expliquer leur sujet de thèse en 30 secondes.
- À l’atelier plénière « Et si on commençait aujourd’hui ? » : accompagné·es par l’équipe d’organisation de ComSciCon France, Christian Dury et Egidio Marsico de la Maison des Sciences de l’Homme, les doctorant·es ont réalisé en deux heures un contenu de vulgarisation scientifique à partir d’un article issu du Publithon.
À gauche et au centre : atelier Médiation par l'art / à droite : publithon © ComSciCon France
Mise en perspective de la communication scientifique
Le workshop est également l’occasion pour les doctorant·es de participer à deux conférences : une keynote et un panel sur des sujets en lien avec la vulgarisation.
Une keynote lancée Hélène Chauveau, Cheffe de projet et Responsable de la Boutique des Sciences au sein de la Direction Sciences et société de l’Université Lumière Lyon 2, au sujet des sciences participatives a permis de mettre en lumière les besoins de co-construction de la recherche avec la société et de présenter la Boutique des Sciences et les projets qu’elle accompagne. Parmi eux, le projet de recherche communautaire R.U.R.A.L sur lequel ont pu s’exprimer Mathilde Perray, chercheuse post-doctorante en psychologie sociale de la santé et Wladek Potocki, bénévole de l’association Solidarité Paysans.
Lire l’article « R.U.R.A.L : une recherche participative pour améliorer le bien-être des agriculteur/trices » pour en savoir plus sur ce projet accompagné par la Boutique des Sciences.
Création d’un réseau autour de la vulgarisation scientifique
Un des objectifs de ComSciCon France est de créer un réseau de doctorant·es autour de la communication scientifique. Pour cela, un icebreaker a été organisé au début des deux premiers jours pour encourager les échanges et la convivialité.
Des temps d’échanges se sont tenus tout du long de l’événement, dont des sessions projets autour des projets de communication des participant·es afin de valoriser leurs initiatives.
- Découvrez quelques-uns d’entre eux
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- Sophia Bounaud, ingénieure agronome et doctorante en cancérologie, a le projet de lancer un podcast intitulé « Ceci n’est pas Marie Curie » à destination d’étudiant·es en sciences. L’idée est d’interroger les scientifiques sur leur vie professionnelle, leurs valeurs, leurs recherches et comment ils/elles les mettent en lien avec leur vie privée.
- Sol Arreola, doctorante en sciences du langage, porte une thèse consacrée à l’approche enactive de l’enseignement de l’apprentissage espagnol. Sa perspective d’enseignement dynamique passe par les arts, notamment le théâtre, la musique et la danse. Ces nouvelles méthodes mettent ainsi en exergue la confiance en soi et l’interdisciplinarité.
- Manon Paul-Traversaz, doctorante en pharmacie, spécialisée dans les plantes médicinales, est revenue sur l’exposition « Mathématiques et Botanique » présentée à Grenoble, dont le but est de mettre en lumière la présence des mathématiques dans les formes naturelles végétales. Cette exposition veut également rendre les mathématiques plus amusantes ainsi que mieux considérer et protéger les espèces botaniques.
Un bilan très positif
Ce rendez-vous a été l’occasion de découvrir l’écosystème de la médiation du territoire et de réunir des doctorant·es de 21 disciplines différentes, que ce soit dans le domaine des sciences et des technologies que dans celui des sciences humaines et sociales. Parmi eux/elles, sept doctorant·es lyonnais réalisant leur thèse à l’Université Claude Bernard Lyon 1, l’Université Lumière Lyon 2 ou encore à l’ENS Lyon mais aussi des doctorant·es de l’Université d’Algarve au Portugal et de l’Université de Grenade en Espagne.
Les participant·es de cette édition 2024 ont pu partager leur ressenti via un questionnaire de satisfaction et sur leurs réseaux sociaux. L’interactivité entre les doctorant·es et la diversité des intervenant·es et des thèmes abordés ont particulièrement plu, tandis que les conférences ont apporté aux participant·es de nouvelles connaissances, de nouveaux outils et de nouvelles idées et projets de carrière.