Mise à jour le 11 déc. 2024
Publié le 10 décembre 2024 – Mis à jour le 11 décembre 2024
Dans le décor de l’amphithéâtre Laprade, chercheuses et chercheurs, étudiantes et étudiants, professionnelles et professionnels de l’accompagnement de la recherche, médecins, agentes et agents de collectivités territoriales et responsables d’associations étaient réunis autour d’une question : comment construire la santé globale avec la société ?
Mettre en lumière la recherche participative
Après un mot d’accueil par Julia Bonaccorsi, vice-présidente Sciences et Société de l’Université Lumière Lyon 2, et le bureau de SHAPE-Med@Lyon, composé de Marie Préau, Julie Haesebaert et Fabrice Vavre, un premier temps a été consacré à une introduction aux recherches participatives. Grâce à Marie Préau, professeure des universités en psychologie sociale, cet atelier-séminaire a permis de revenir sur la montée en puissance de ces formes de recherche avec la société et les enjeux liés à son essor depuis ces dernières années. Il a pu être évoqué la nécessité de ne pas réduire les Sciences et Recherches Participatives à une simple consultation permettant d’obtenir l’avis des individus, pratique de base de l’ensemble des sciences sociales, qu’elles soient participatives ou non. Au contraire, elles sont un processus complexe de reconnaissances de l’expertise expérientielle des patientes et patients, donnant lieu à une implication plus large que le simple recueil de la subjectivité.
Draconis, Astéropa et Citique : trois exemples de recherches participatives en Santé
Le projet Draconis est centré la santé humaine. Financé par SHAPE-Med@Lyon et porté par Michaël Duruisseaux, professeur en médecine, et Myriam Pannard maîtresse de conférences en psychologie sociale de la santé au PÔPS, il vise à comprendre les effets des troubles neurocognitifs faisant suite aux traitements contre les cancers du poumon. En plus d’oncologues et de psychologues sociales, Draconis a été pensé avec des psychiatres et des patientes et patients constitués en association. Ainsi, les membres d’ALK+ROS1 France Cancer Poumon ont joué un rôle important en mettant la recherche au plus proche des ressentis neurocognitifs vécus par les patientes et patients, des réalités souvent négligées par la littérature scientifique. Cette co-construction a ainsi permis d’orienter les priorités de l’étude et de lever des interrogations méthodologiques pour rendre plus efficient et supportable l’implication, à tous les niveaux, des personnes dans la recherche.
Astéropa, porté par Julien Biaudet, chercheur en sociologie au Centre Léon Bérard, explore les liens entre santé et exposition au PFAS dans la région lyonnaise. Cette question est extrêmement vive depuis que la Vallée de la Chimie lyonnaise a été indiqué comme un hotspot de contamination à ces molécules artificielles créées par les humains. Impliquant sept citoyennes et citoyens, Astéropa ambitionne de construire des actions de prévention face à l’exposition à ces produits considérés comme cancérigènes probables. Du fait de l’effervescence de cette co-construction, d’autres projets de recherches pourraient voir le jour dans le sud de Lyon.
Citique, piloté par Pascale Frey-Klett, chercheuse à Inria, est l'un des programmes de Sciences citoyennes les plus importants en France actuellement. Il vise à mieux saisir l’écologie des tiques et des maladies que ces parasites véhiculent. Obtenant des résultats inattendus – une part très importante des piqûres ont lieux dans les jardins particuliers – Citique . Le projet se construit sur différents niveaux de participation en proposant un crowdsourcing massif où chacun peut signaler une piqûre de tiques et l’envoyer pour analyse dans un laboratoire de recherche, mais offre aussi des types de participations plus engageantes : grâce au laboratoire Tous Chercheurs, une acculturation forte aux méthodes scientifiques a lieu. Ces temps d’expérimentation peuvent aussi permettre des débats et des orientations de recherches.
Pour clôturer cette matinée, l’équipe de Pop'Sciences – Université de Lyon, membre du projet LYSiERES², est venue présenter le dernier numéro de Pop'SciencesMag consacré à la santé globale.