Mise à jour le 25 oct. 2023
Publié le 19 juin 2023 Mis à jour le 25 octobre 2023

Le 24 mai 2023, les partenaires de LYSiERES² sont allés visiter l’herbier de l’Université Claude Bernard, Lyon 1, avec Dr. Mélanie Thiebaut, responsable, Laboratoire d'Ecologie des Hydrosystèmes Naturels et Anthropisés (LEHNA, UMR CNRS 5023), et ainsi découvrir les différentes collections.

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L'Herbier de l'Université Claude Bernard Lyon 1

La 1ère grande collection est celle de Roland Bonaparte (1858-1924) qui contient quelques 2.5 millions de spécimens. Ce prince et petit-neveu de Napoléon 1er a, pour constituer son herbier, parcouru le monde pour récolter des plantes, en a cultivé et a passé des commandes et acquis des herbiers privés.

La particularité de cet herbier est qu’il est rangé dans des cartons présentés comme des livres, dans une immense bibliothèque. Cet Herbier – ainsi que les meubles de rangement – ont été donné à la faculté des Sciences de Lyon par Marie, la fille de Roland Bonaparte. Il a fallu 20 wagons pour déménager le tout.

Nous avons aussi pu voir l’herbier de Michel Gandoger (1850-1926) qui regroupe 800 milles spécimens. Il est rangé horizontalement dans des chemises sanglées. Les planches de cet herbier sont constituées de matériel libre, c’est-à-dire que les plantes ne sont pas maintenues sur les feuilles. Une restauration est nécessaire avant chaque manipulation. Mais s’il était entièrement restauré, il doublerait de taille.

L’Herbier de Lyon 1 contient d’autres herbiers, dont ceux d’Alexis Jourdan et de Georges Rouy.

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Les autres collections de l’herbier :

On trouve aussi des collections d’algues, de champignons, mais aussi des modèles d’étude en papier mâché. Ces derniers se démontent et permettent ainsi de voir plus en détails les différents éléments qui composent un organisme végétal. Ces modèles ont été exposés au Palais de Tokyo. L’artiste Hélène Bertin les a empruntés pour réaliser une œuvre dans l’exposition « Couper le vent en trois » qui s’est tenue du 15/04/2022 au 24/07/2022.

Numérisation des Herbiers, un long travail

Un long travail de numérisation a été et est réalisé. L’Herbier de Roland Bonaparte est maintenant présent dans le réseau ReColNat : https://www.recolnat.org/fr/. Et si aujourd’hui seulement la famille, le genre et l’épithète spécifique sont renseignés dans cette base de données, les étiquettes contiennent une multitude d’autres renseignements dont les deux les plus importants sont la date et le lieu de récolte. Un programme de science participative permet à tous de donner un coup de main pour ajouter ces informations : http://lesherbonautes.mnhn.fr/

Quel est l’intérêt d’un herbier ?

Les herbiers sont intéressants d’un point de vue patrimonial et scientifique. Et cet aspect est souvent moins connu. Ce sont des réservoirs à données scientifiques qui sont en grandes parties inexploitées car elles sont difficiles d’accès. Un gros travail de classement et de tris est d’abord nécessaire. Des informations se cachent dans les étiquettes, dans les spécimens (morphologie, anatomie, ADN, chimie, …), mais aussi dans les dessins et les correspondances qui accompagnent les herbiers. Mais, parfois d’autres éléments tout autant intéressant, ont été récolté : insectes, terre, champignons, microorganismes, … Ce sont alors tout un tas de nouveaux éléments qu’il reste à étudier !
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Le 1er usage d’un herbier est la conservation de spécimens. Car les herbiers contiennent de nombreux spécimens de référence nécessaire à la reconnaissance et la dénomination des espèces végétales. Encore aujourd’hui, pour définir une nouvelle espèce, il faut qu’elle soit conservée dans un herbier.

Mais d’autres utilisations, moins traditionnelles, sont faites aujourd’hui. Par exemple, l’étude des origines et de l’expansion des espèces invasives, la régression géographique de certaines espèces, les variations de l’environnement ou encore les effets du réchauffement climatique.

Médiation scientifique à l’herbier

Des visites de l’herbier sont proposées à des groupes. Des étudiant (spécialiste ou non), des associations, des élèves, etc. sont accueillis. Des ateliers d’illustration botanique avec l’association des passionnés d’illustrations botaniques (ASPIB) sont aussi proposés.

L’herbier ouvre aussi ses portes lors d’événements tels que les journées européennes du patrimoine ou la fête de la science.

Cette année, dans le cadre du projet LYSiERES², deux doctorantes ont réalisé une mission doctorale de culture scientifique au sein de l’herbier. Elles ont travaillé sur la place des femmes.

L’équipe de l’Herbier :