Mise à jour le 20 juin 2025
Publié le 20 juin 2025 Mis à jour le 20 juin 2025

En 2024, Pop’Sciences lançait sa seconde résidence croisée journaliste-chercheur qui vise à accueillir un ou une journaliste dans une équipe de recherche au sein d’un laboratoire, et un chercheur ou une chercheuse dans une rédaction. Retour sur cette expérience qui touche à sa fin.

Résidence croisée 2 immersion au CIRI
Durant 30 jours, un journaliste et une chercheuse ont partagé leur quotidien, et co-réalisé des contenus. L’objectif ? Favoriser les interactions entre le monde de la recherche et le monde journalistique et diffuser les conclusions de cette expérience.
À l’automne 2024 a eu lieu la seconde résidence croisée chercheur-journaliste. Pour cette nouvelle édition, Guillemin Rosi, journaliste à BFM Lyon, et Coralie Bouchiat, chercheuse au Centre international de recherche en infectiologie (CIRI) ont été les deux résidents à vivre cette expérience.
 



Des différences


Suite à cette découverte du monde de l’autre, les deux résidents ont identifié des différences flagrantes entre leurs deux métiers.
Leur organisation est, tout d’abord, très différente. Alors qu’à BFM Lyon, les sujets sont produits en co-construction et via un travail collectif permanent, au CIRI, chaque chercheur est en charge de son sujet de recherche, et collabore peu avec les autres.

Résidence croisée 2 immersion à BFM TV Lyon

Leurs temporalités sont, ensuite, très éloignées. Un chercheur va passer des années sur le même sujet de recherche. Contrairement à un journaliste de BFM Lyon, qui passe rarement plus d’une journée sur le même sujet.
Ils ont, en outre, relevé plusieurs difficultés à parler de science dans les médias, notamment à la télé. Les chercheurs sont très souvent peu disponibles rapidement. Ils sont également réticents à venir parler dans les médias : ils ont notamment peur qu’on déforme leurs propos.

 

Comment mieux travailler ensemble


Côté recherche, Coralie Bouchiat soulève le fait que la médiatisation et la vulgarisation des recherches devraient faire partie intégrante de la formation du chercheur : dès le doctorat. Il faudrait également que ce travail de diffusion soit plus valorisé au sein de la recherche. Ce qui n’est pas le cas actuellement, où le travail des chercheurs est uniquement évalué via leurs recherches scientifiques.
Côté journalisme, Guillemin Rosi met en lumière le besoin des journalistes d’avoir accès à des listes d’experts sur des sujets précis. Il est toujours très difficile pour un journaliste de trouver le bon chercheur. Dans le cas de la télé, il souligne également qu’il est important de réfléchir en amont aux images : comment montrer le travail de recherche ?
Conclusion de l’expérience : les deux résidents sont très satisfaits d’avoir pu vivre ces moments enrichissants de découverte d’un nouveau milieu professionnel. Des moments de prise de conscience, de complicité, et de réflexion ont ponctué ces 30 jours. Une expérience réussie pour rapprocher ces deux mondes, pas si éloignés.
Pour en découvrir plus, découvrez une bande-dessinée et un podcast, qui retracent leur expérience et ce qu’ils en retirent.
   

Quelle suite au projet ?


Durant l’intégralité du projet, les deux résidents ont été suivis en permanence par des chercheurs en science de l’information et de la communication du laboratoire ELICO. L’objectif : étudier cette expérience et son impact sur les personnes touchées par le projet. Les résultats de cette étude seront publiés et diffusés.
Avec la fin du projet LYSiERES, ce format de résidence s’arrête là. Mais, Pop’Sciences continuera à essaimer sur les retours produits lors de cette expérience, et à favoriser les liens entre journalisme et recherche.